L'université que j'ai aimée


Tyler Durden (*)

L’université que j’ai aimée, c’était celle de l’Espagne qui brillait dans les yeux et claquait dans la bouche de ce concierge espagnol dont j’ai oublié le nom. Celle de nos discussions, bouffées d’oxygène. (Nietzsche a dit : "Si vous voulez respirer de l’air pur, n’entrez jamais dans une église." Moi j’y ajouterais "ni dans une université").
L’université que j’ai aimée, c’était aussi le parfum d’une belle Madrilène dont le sourire songeur m’a fait rêver plusieurs fois. Et puis l’université des secrétaires : celle de la Faculté, avec son air de Dorothée, celle du Doyen, qui, chaque fois que j’avais rendez-vous, me regardait l’air de se demander "que va-t-il encore nous faire ?" et surtout celle de la réception du Recteur, charmante de visite en visite, pulpeuse mirabelle au service d’un vieux pruneau desséché.
Sans oublier ces cafés qui vous réchauffent quand ce qui nous entoure est froid ou ces volutes de fumée qui fendent le brouillard académique. J’ai aussi aimé ces quelques regards croisés ça et là, au hasard des cours et de rares connaissances heureuses.

Là voilà, l’université que j’ai aimée !

Sinon, lisez Les chiens de garde, de Paul Nizan, c’est très instructif... on y apprend plein de choses sur tous ces connards en costard-cravate, tous ces Wayne Gale, tous ces pompeux pubères persuadés de tenir entre leurs mains l’avenir du savoir et de la culture.

* Tyler Durden est un pseudonyme. L'identité de l'auteur est connue de la rédaction.



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